Association autour
du canal de
Bourgogne
Stratégie
Canal de Bourgogne
TOURISME: Focus Canal de Bourgogne :
1) 20 000 usagers en 2009 ; 52% sont des touristes ; 9/10 sont des cyclistes
2) Moyenne d'âge : 52 ans ; majorité de CSP+ ; 50% en couple ; 68% de français
pour 32% d'étrangers (principalement Pays-Bas, Belgique et Grande-Bretagne)
3) 34 millions d'€ de retombées économiques pour l'ensemble du TBV en 2009,
2 637 000 € pour le Canal de Bourgogne (partie Côte d'Or uniquement), ce qui
fait 25 000€ par km et par an, pour une moyenne de 66€ de dépenses par
personne et par jour.
Eaux de Bourgogne
(l'alimentation du canal de Bourgogne)
Un gigantesque anaconda qui déroule ses anneaux du sud au nord de l'ancien duché : tel est le canal de Bourgogne. Étancher sa soif inextinguible ressemble à un travail de Sisyphe.
Lors de sa mise en service, en 1832, environ 4,5 millions de mètres-cube d'eau sont nécessaires [1] pour remplir ses 242 kilomètres. Quand, soixante ans plus tard, il est un des premiers canaux à être porté au gabarit Freycinet, ce chiffre passe à un peu moins de 7 millions de mètres-cube [2].
Comme chez tous ses semblables, cette eau profite du moindre interstice pour s'enfuir dans le sous-sol, et du moindre degré pour monter vers les nuages. Et bien sûr, il y a les bassinées de ses 189 écluses. Chacune d'entre elles consomme un peu moins de 600 mètres-cube. Encore doit-on se féliciter de ce que les ingénieurs ont donné à ces ouvrages des chutes à peu près égales, de l'ordre de 2,60 m, ce qui permet un juste équilibrage et limite les pertes.

L'alimentation e la région du bief de partage du canal de Bourgogne, d'après une carte de l'ingénieur Debauve en 1878. Nous n'avons rajouté que le tracé de l'autoroute.

Autour du bief de partage
Il n'empêche que le canal de Bourgogne est un grand glouton, et l'on reste sidéré par l'optimisme de Gabriel qui, en 1727, pense l'alimenter avec seulement un million de mètres-cube !
En fait, les ingénieurs qui le construiront, sur les plans globaux d'Abeille et du même Gabriel, auront soin d'alimenter correctement le bief de partage, bien sûr, mais aussi tout le linéaire de part et d'autre du seuil, au moyen de réservoirs complémentaires et de ponctions nombreuses sur les rivières contiguës. Le système d'alimentation du canal de Bourgogne est aujourd'hui un modèle du genre. Le bief de partage est alimenté par trois réservoirs, deux sur le versant Yonne, Grosbois et Cercey, et un sur le versant Saône, Chazilly.
Grosbois
Grosbois est, avec une capacité de 8,6 millions de mètres-cube, le plus important de tous les réservoirs du canal jusqu'en 1875, date à laquelle Panthier, que nous présentons plus loin, est agrandi.
Cette retenue est établie sur la haute vallée de la Brenne, à près de 400 m d'altitude. Une rigole de 14 km apporte l'eau dans le bassin de Pouilly, à 378 m d'altitude, ce qui donne une pente de 0,16 %. Cette rigole franchit le relief très marqué qui sépare le versant de la Brenne de celui de l'Armançon, par un souterrain de 3,6 km de long qui débouche à Soussey, où, au passage, elle capte l'eau de la Brionne avant de faire de même avec deux autres ruisseaux plus loin.
En 1900, Grosbois reçoit un "contre-réservoir" juste à l'aval de sa digue, destiné à contrebalancer la poussée exercée sur celle-ci par la retenue. Ce second plan d'eau contient 0,9 millions de mètres-cube, et est exploité comme lieu de loisirs nautiques, en plus de son rôle régulateur de la Brenne.


Coupe de la digue du réservoir de Grosbois.(Cours de Navigation Intérieure de l'Inspecteur Général des P.&C. De Mas, 1904.)



La rigole de Grosbois au débouché de son souterrain, à Soussey.
Non loin de Grosbois, dans un cadre de verdure, la rigole éponyme franchit un ruisseau sur un petit pont-canal.

Près de Bellenot, la rigole de Grosbois passe en siphon sous une ancienne voie ferrée.
La rigole de Grosbois à son arrivée dans le bassin de Pouilly.
Cercey
Cercey procède d'une autre logique. C'est un réservoir qui stocke l'eau que lui apporte une rigole de 14 km qui court à flanc de coteau depuis la région de Blancey, en captant au passage l'eau de plusieurs affluents rive gauche de l'Armançon. Une seconde rigole amène l'eau du réservoir de Cercey au bassin de Pouilly.
Situé à une altitude à peine supérieure à celle du bief de partage, Cercey a une capacité de près de 3,5 millions de mètres-cube.


Coupe de la digue du réservoir de Cercey. (Cours de Navigation Intérieure de l'Inspecteur Général des P.&C. De Mas, 1904.)


La rigole de Cercey peu avant son arrivée dans le bassin de Pouilly
La rigole de Cercey peu avant son arrivée dans le bassin de Pouilly
Chazilly
Perché à 402 m d'altitude, Chazilly est le plus haut de tous les réservoirs du canal de Bourgogne. Il stocke les eaux captées pour lui, sur 10 km, par la rigole de Beaume jusqu'au-dessus de la voûte de Pouilly (!) et par la rigole de Pasquier (ou de Thorey) sur 17 km.
Sa capacité dépasse 5 millions de mètres-cube et il envoie cette eau dans le bassin d'Escommes par une rigole de plus de 10 km qui, c'est amusant, franchit la vallée du Tillot en utilisant la digue éponyme comme aqueduc.
Panthier
Panthier, d'une capacité originelle de moins de 2 millions de mètres-cube, est aujourd'hui le plus important des réservoirs du canal avec un volume avoisinant les 9 millions de mètres-cube depuis son agrandissement par rehaussement de sa digue entre 1865 et 1875.
Il est établi à 374 m d'altitude, soit 4 m plus bas que le bief de partage. Il capte les eaux du ruisseau de Commarin ainsi que, depuis la construction d'une nouvelle rigole en 1911, les eaux excédentaires du bief de partage, reversées ainsi en aval dans le versant Saône. Sa rigole d'amenée rejoint le canal à Vendenesse-en-Auxois, sous la neuvième écluse (Fourneau).



La grande digue du réservoir de Chazilly et le départ de sa rigole.
La rigole de Chazilly à son arrivée dans le bassin d'Escommes.
La rigole de Chazilly à Escommes.




Le réservoir de Panthier.
Plan du réservoir de Panthier en 1878. Le remplissage se fait par la rigole du haut de l'image, dérivée du ruisseau des Bordes.
(Manuel de l'ingénieur Debauve 1878. (Coll. du Musée de la Batellerie de Conflans-Sainte-Honorine)
Coupe de la digue du réservoir de Panthier en 1878, prise au niveau de l'aqueduc de prise d'eau et de vidange (rigole du haut sur l'image précédente). (Manuel de l'ingénieur Debauve 1878. Coll. du Musée de la Batellerie de Conflans-Sainte-Honorine)
Détail du plan du réservoir de Panthier en 1878. Les deux rigoles qui sortent de la digue sont, en haut, celle de l'alimentation proprement dite, et l'autre, en dessous, la rigole de décharge du trop-plein de l'étang. Un peu en aval, hors image, est dérivée du ruisseau des Bordes la rigole de prise d'eau de Panthier. (Manuel de l'ingénieur Debauve 1878. Coll. du Musée de la Batellerie de Conflans-Sainte-Honorine)
Tillot
Établi à 378 m d'altitude à sa plus haute cote, le petit réservoir de Tillot ne peut prétendre alimenter le bief de partage qui est à la même cote. Il peut servir de trop-plein à Chazilly, mais surtout alimente le canal à partir du 13ème bief, sous l'écluse 12S (La Rèpe).
Tillot peut contenir jusqu'à 600.000 mètres-cube. Nous avons vu que sa digue porte la rigole de Chazilly.


Coupe en long du canal de fuite du réservoir de Tillot. Remarquer, au sommet de la digue, la rigole de Chazilly.
Le réservoir de Tillot. Remarquer la rigole de Chazilly (ici à sec) qui court sur la crête de la digue.
La digue du réservoir de Tillot.

Un sixième réservoir : Pont
Pont n'a vraiment rien à voir avec le bief de partage.
Ce réservoir, construit de 1878 à 1883 sur les plans de l'ingénieur en chef Bazin, est établi sur l'Armançon, un peu en amont de Semur-en-Auxois, à une cote légèrement inférieure à 300 m d'altitude.
D'une capacité de 3 millions de mètres-cube, il a pour rôle de réguler le niveau de la rivière, et d'alimenter le canal à partir de son confluent avec la Brenne, vers Buffon.
Il participe aussi à l'adduction d'eau potable de Semur. Situé dans un cadre naturel magnifique, c'est certainement celui qui a reçu le plus beau traitement paysager.



Le déversoir en cascades du réservoir de Pont.
L'Armançon sous la digue du réservoir de Pont.
Le réservoir de Pont